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05.01.2019 Test de la Rise 4, partie 1

Dernière modification: 15 February 2020
J'ai enfin pu tester la nouvelle Air Design Rise 4 (taille M) !

Structure de l'article:

1. Présentation de la voile "sur le papier"
2. Les conditions de test
3. Décollage
4. La Rise 4 en thermique: une machine !
5. Vitesse et plané
6. Atterrissage
7. Analyse du rapport d'homologation et accessibilité
8. Conclusion

Rise 4 au décollage
La Rise 4 au décollage du Schnepfenried (crédit photo: Bernard M.).
Avertissement: je suis team pilot Air Design depuis quelques années.
Dans ce test, j'essaye néanmoins d'être le plus impartial et critique possible (Cf accessibilité
). La marque me laisse écrire totalement librement.

Concernant mon expérience de pilote, j'ai volé depuis 2014 sous Alpha 5 (69 h, 112 vols), Tequila 4 (203 h, 144 vols) et Rise 3 (132 h, 74 vols). Mes pratiques favorites sont le cross et le marche et vol.

Merci à François D. pour la correction !!!

1. Présentation de la voile "sur le papier"

Voilà les données techniques de la Rise 4, comparée à la Rise 3:

Données techniques de la Rise 4 par rapport à la Rise 3 (Source: https://ad-gliders.com, Février 2020).
Valeur Rise 4 Rise 3 Difference
Surface à plat (m²) 25,91 25,91 0,00
Surface projetée (m²) 22,04 21,98 0,06
Envergure à plat (m) 12,39 12,42 -0,03
Envergure projetée (m) 9,95 10,00 -0,05
Allongement à plat 5,92 5,95 -0,03
Allongement projeté 4,49 4,55 -0,06
Nombre de cellules 53,00 49,00 4,00
Poids (kg) 4,52 4,24 0,28
V-TRIM/V-MAX (km/h) 38/55 38/55
Catégorie LTF/EN B B
Poids de départ (kg) 85-105 85-105

La Rise 4 a donc, par rapport à la 3: L'allongement reste important pour une B+, mais le designer Stefan Stiegler a montré qu'il maitrisait une sécurité maximale pour des allongements importants, c'est une des caractéristiques "Air Design".

La Rise 3 avec laquelle j'ai volé plus de 130h était déjà particulièrement sage pour une B+, que ce soit dans le domaine de vol ou en dehors (voir tests sur ce site et vidéo).

Voilà ce que dit la marque sur les nouveautés de la Rise 4 (Source: https://ad-gliders.com, Février 2020):
"La mise au point d’un nouveau profil et une structure interne optimisée ont permis un net gain de performance. Quelques cellules de plus pour une meilleure tenue du profil, un choix de matériaux soigneusement sélectionnés donnent une aile plus légère, au comportement idéal. Le niveau de sécurité surpasse ce qu’on attend des ailes de cette catégorie.
Le bord de fuite est visuellement propre, grâce au système raff.
Les nouveaux élévateurs simplifiés présentent un contrôle B-C utilisable sur toute la plage de vitesse. Nous avons aussi ajouté des poulies à roulement Ronstan pour adoucir l’usage de l’accélérateur."

Pour résumer, les données techniques et la communication vont donc dans le sens de 1) Encore plus de performance et 2) Plus de sécurité passive. Voyons cela !

2. Les conditions de test

A l'heure ou j'écris ces lignes, j'ai la voile depuis moins de 2 mois.
J'ai pu voler 5 vols avec, dont un plouf et un plouf "amélioré" par du tout petit, et plusieurs vols thermiques, pour un total de 6h15, avec plusieurs Hike & Fly.
Les vols ont tous eu lieu dans les Vosges, en Janvier et début Février 2020.
Les conditions étaient exceptionnellement généreuses pour les Vosges à cette période, avec des plafonds allant jusqu'à 1700 m (450 m de gain/décollage).
Les conditions thermiques étaient variables, allant du thermique très faible à du thermique de type printanier, étroit et turbulent.
Mon PTV variait entre 100 et 104 kg, la sellette est un cocon Neo Stay Up.

3. Décollage

Le décollage dos voile est facile par vent faible, la voile monte bien. Cela était particulièrement visible lors d'un décollage après une marche de plus de 2h, au déco un peu sous le vent (faible) qui est à 90°, terrain accidenté et neige: la moitié des pilotes a du renoncer après plusieurs essais, la Rise 4 est montée à moitié fermée sans problème vents de travers/cul, puis aucun problème pour tourner et décoller face à la pente.
En face voile par vent modéré, pas de shoot, elle semble aussi plus facile à contrôler au sol que la 3.
Au sol, il est agréable de jouer avec la Rise 4 et simple de la garder au dessus de la tête. Il faut que je m'habitue à la pression des commandes, qui semble plus faible que sur la Rise 3.
Rise 4 au décollage
La Rise 4 au gonflage (crédit photo: Bernard M.).

4. La Rise 4 en thermique: une machine !

En vol, on remarque tout de suite la maniabilité accrue de la Rise 4 par rapport à la Rise 3 ! Si il fallait trouver un défaut à la Rise 3 c'était sa tendance à toujours tourner à plat/ se remettre à plat, ce qui induisait de forts rayons de virages, surtout avec des sellettes ayant peu d'autorité de virage. Ce n'est plus le cas pour la Rise 4, qui tourne dans un mouchoir de poche et avec laquelle il est bien plus simple de garder un virage constant. Les commandes semblent plus douces que sur la R3, je me retrouve les mains plus basses à ressenti équivalent, il faudra s'adapter.

Pour moi, plutôt que le taux de chute pur, 3 choses sont bien plus importantes pour la vraie performance en thermique:
  1. La manière dont elle informe sur la masse d'air et dans le thermique:
    dans ce domaine, la R4 informe très bien sur la masse d'air et l'activité devant et sur les côtés. L'information se fait par les commandes et les élévateurs (sellettes), même avec ventrale serrée. La voile va toujours chercher le thermique, en accélérant vers le thermique, peut être dû au nouveau bord d'attaque ?
    Le bord d'attaque parle bien (peut être trop pour certains ?), c'est une machine à renifler le thermique, ce qui est un régal dans le faible.
  2. La capacité à garder un virage homogéne:
    Le virage de la R4 est bien homogène, même avec la sellette pas très bien calée dans le virage et dans des thermiques mal organisés. C'est une grosse amélioration par rapport à la Rise 3, qui bien que très perf en thermique avait tendance à se remettre à plat à la moindre erreur, ce qui demandait de réamorcer le virage.
    Sur la 4, les imperfections de pilotages sont mieux tolérées, la conduite et relance du virage me semblent plus faciles.
  3. La capacité à mettre de l'angle rapidement et le tenir pour faire le noyau:
    sur ce point, la voile est bien plus maniable que la Rise 3: il est très facile de mettre de l'angle et tourner dans un mouchoir de poche ! J'ai d'ailleurs eu quelques soucis avec d'autres voiles autours de moi lors des derniers vols, car les autres voiles allongées tournaient souvent bien plus large, tournant autour du noyau de thermique.
    Cela m'obligeait souvent à aplanir le virage pour rester en phase avec les autres voiles, mais c'est bien sûr grandement lié aux pilotes.
La Rise 4 est donc au top sur ces 3 points, ce qui la rend super performante en thermique.
Ces qualités sont illustrées dans la vidéo suivant (montez le son !), ou on voit bien l'entrée immédiate en virage suivant une courte impulsion de la commande intérieure, avec peu ou pas d'appui sellette, et la constante en virage:


Ces caractéristiques font qu'il est facile de faire le haut des grappes, même avec des voiles une ou deux catégories au dessus. Les points négatifs de la Rise 3 (maniabilité dans le fort, remise à plat) ont été gommés, et les points positifs (information sur la masse d'air, entrée en thermique, performance générale) encore améliorés.

5. Vitesse et plané

Le plané semble très bon mais doit être comparé à d'autres voiles en conditions thermiques sur de longs vols. Plus d'informations là dessus à la fin du printemps.
Pour ce qui est de la vitesse, on constate au minimum +10 km/h entre la position neutre et accélérée à fond. La aussi, il faut des heures de cross dans différents conditions pour être plus précis.

6. Atterrissage

Pour l'atterissage, rien de spécial à signaler. La voile fait de beaux flairs quand on lui laisse de la vitesse.
Sa maniabilité est un plaisir près du sol, et elle semble aussi bien tolérer les basses vitesses:


7. Analyse du rapport d'homologation et accessibilité

L'étude du rapport d'homologation de la Rise 4 en taille M (à télécharger ici) par air turquoise montre (en comptant les sous catégories): Et plus en détail: Sur le papier, il n'y a donc pas de grosses différences par rapport à la Rise 3, en dehors du domaine de vol.

Dans le domaine de vol et après ces premières heures de vol, je trouve le nouveau profil un peu plus agressif, il demande un peu plus d'attention et de présence pour éviter les frontales.
Il est fort possible que le calage bouge encore peu lors de ces premières heures, et que la voile perde un petit peu en vitesse/agressivité.
Lors du premier vol, j'ai lâché les commandes dans un thermique teigneux (les caméras tuent !!!) pour pouvoir réajuster ma caméra et filmer mon compagnon de vol. La voile sort donc du thermique et me préviens immédiatement qu'elle va shooter fort, malheureusement le temps de lâcher la caméra, les manchons me font perdre quelques secondes pour reprendre les commandes, et je laisse la voile faire: elle ferme massivement, mais rouvrer tout de suite. Mon compagnon de vol à pu filmer une partie de la réouverture (crédit: Eric G.):


J'en tire deux enseignements: la voile préviens clairement et assez tôt de ce qu'il va se passer (confirmer sur les autres vols), et les fermetures semblent tout aussi faciles à gérer que sur la Rise 3 (à confirmer)?

Un dernier point positif et que la voile n'as pas du tout de tendance au négatif, malgré le fait que j'ai beaucoup descendu la main intérieure en thermique (sans forcément relâcher l'extérieur), étant encore habitué aux sensation aux commandes de la R3. Il faudra vraiment le vouloir pour partir en vrille et/ou la décrocher en conditions réelles.

8. Conclusion

En conclusion, la R4 est facile à décoller et à atterrir. En thermique, elle a encore gagné en performance, cohésion de virage et surtout maniabilité, c'est une machine à thermique. Elle semble pour l'instant un peut plus agressive en thermique, mais offre une très bonne sécurité passive. J'ai hâte de faire les premiers gros cross avec !