Test de la Nova Mentor 5 S, partie 1
Dernière modification: 07 November 2017
J'ai pu essayer la Nova Mentor 5 S au Treh ! La voile m'a été mise à disposition par le revendeur Nova et Air Design en Alsace, Nova'lsace (Facebook ).Structure de l'article:
1. Introduction2. Les conditions de test
3. Le vol

1. Introduction:
Voila les principales caractéristiques de la Mentor 5 S:
- Une plage de PTV en taille S de 80-100 kg qui ne me convient pas vraiment, je suis plutôt vers les 105 kg avec l'équipement hivernal.
- Ceci dit, la voile a une surface à plat 26.49 m², très proche et légèrement supérieurs aux 25.91 m² de la Rise 3 M (source para2000 ).
- Un poids "normal" de 5.1 kg en taille S.
- Un allongement à plat restreint de 5.40.
- Le rapport du test LTF(DHV) : la voile (en S) a surtout des B pour les fermetures: des B aux poids mini et maxi en fermeture frontale, car elle met entre 3 et 5s à sortir et peut tourner jusqu'à 90° et a un "Dive forward angle on exit" entre 0° et 30°. Idem avec une frontale avec plus de 50% de la corde, mais le "Dive forward angle on exit" passe entre 30° et 60°, et on retrouve les mêmes résultats pour la frontale accélérée. L'aile a aussi des B pour la les grosses fermetures asymétriques accélérées ou non et pour le poids mini et maxi, car elle plonge ou a du roulis pour un angle entre 15° et 45°, change de direction avec un angle compris entre 90° et 180° jusqu'à ré-ouverture (!!!) et le changement total de direction est inférieur à 360°. Elle a aussi deux B au poids mini pour les grandes oreilles et les grandes oreilles en vol accéléré. Je reviendrais sur les fermetures asymétriques et les oreilles plus tard dans le test.
2. Les conditions de test
- PTV: 100-101/100 kg. Après avoir tout enlevé même la veste, il reste juste le casque le vario et la radio, je me sens nu, pas d'eau.
- Sellette: Nova SOMNIUM (cocon avec cuissardes, proche de la Kortel Kuik 2), réglage ventrale "d'usine" (neutre).
- Site de vol: Markstein/Treh (1250 m) dans les Vosges, décollage Sud-Ouest.
- Conditions: de nouveau un voile d'altitude, mais du vent NO modéré en altitude rendent les conditions plutôt malsaines sur ce site, ce jour là. Aeroweb/Météofrance (Météofrance) prévoit "Pas de convection exploitable sur les Vosges", mais se fourvoie, la convection est bien la et c'est humide. Le plafond était de 1700 m environ pour moi.
3. Le vol:
Avant de voler, je fais un peu de gonflage: la voile monte certe moins vite que la Rise 3, mais est très facile à contrôler au sol, par vent faible/modéré:
Comme on peut le voir sur la vidéo, le suspentage est épuré mais surtout il y a des couleurs différentes et faciles à voir (contrairement à la Rise 3). Pour moi qui ne voit pas bien les couleurs, c'est un confort lors de la pré-vol.
Le décollage est facile avec ce vent modéré, rien à dire.

En l'air, c'est turbulent, comme on pouvait s'y attendre avec la composante NO. La voile est maniable, les commandes moins fermes que sur la Rise ou la Téquila.
L'activité thermique est faible en ce tout début de vol (voile nuageux et vent), les conditions sont ventées mais la M5 monte doucement.
Grâce à sa maniabilité j'arrive à exploiter les noyaux étroits. Elle transmet bien les informations.

Les conditions changent petit à petit. Des mini-cumulus commencent à se former au vent de ma position et dérivent vers moi. Du coup, je suis souvent sous le vent de ces nuages et des thermiques qui les alimentent, où c'est particulièrement turbulent. Dans ces conditions, je trouve que la M5 est nettement moins confortable que la Rise (essayée aussi dans des conditions pourries) ou la Téquila: elle shoote plus fort et plus loin, travaille plus en tangage. Je pense même un instant à aller poser.
Je vole avec des copains en Ikuma et Cure, et une Zeno. Je suis longtemps une centaine de mètres au dessus de tout le monde, en train de m'amuser en bordure de nuages, et m'en mets plein les yeux. La voile flotte bien, et seules la Cure et la Zeno (avec de top pilotes en-dessous) viennent titiller la M5 de temps en temps.
Néanmoins, je ne suis pas à l'aise dès que cela devient de nouveau plus turbulent. Il faut souvent bloquer les shoots, parfois assez violemment. Aussi, j'ai plusieurs fois du relever la main intérieure car je sentais l'aile intérieur "partir" en voulant noyauter. Ayant eu une petite fermeture asymétrique (1/3 d'aile ?), la voile prend assez facilement 1/4 de tour, comme indiqué par le rapport de test. La Rise n'avait pas vraiment bougé avec une demi-aile et la Téquila idem.
Un peu plus tard, cela se calme un peu. Les conditions au plafond deviennent faibles, et la Zeno gagne peu à peu sur moi, pour finir par se percher 50 m au dessus. Dans ces conditions très faible (entre +0 et +0.3 m/s), il n'y a rien à faire, je n'arrive pas à la rattraper.
Un spectre de Brocken me console tout de même:
J'essaye aussi les oreilles, et en essayant 2 ou trois fois la conclusion est la même: elles sont stables en air turbulent, mais quand on relâche les suspentes elles ne sortent pas, et un coup de pompage assez ample ne suffit pas. C'est vraiment problématique pour moi, surtout par exemple lors d'un posé au oreilles. Mais peut être que ce problème ne survient que tout en haut du PTV.
L'accélérateur est assez efficace, la prise de vitesse comparable à celle de la Rise 3, de l'ordre de +6 à +8 km/h aux 2/3 d'accélérateur.
L'atterrissage est une formalité, avec un beau flair.
Je prends encore quelques minutes pour jouer en gonflage, la voile est vraiment facile à manier au sol, obéis de manière très direct aux impulsions sur les avants, aux freins ou aux C.

Après seulement 1h30 de vol, il est dur de faire un retour objectif. Je pense que cette voile est très performante en thermique, mais est aussi plus stressante que la Rise 3 ou la Téquila. Sa tendance à virer assez vite en cas de fermeture et son agressivité en tangage font que j'étais par moment pas complètement à l'aise. Ceci dit, les conditions et mon PTV doivent y être pour beaucoup. Il fallait aussi surveiller le départ en négatif. Je n'ai pas pu faire de tests de finesse à coté d'autres voiles. Finalement, j'espère pouvoir faire encore un vol la semaine qui vient sur cette voile pour confirmer ou infirmer ces impressions.